langue française: tailler une bavette
le pied du boxeur MIG
l'art au singulier
Aux XVe et XVIe siècle, le mot 'bave', d'où vient 'bavette', désigne le babil des petits et puis , par extension, le bavardage des adultes. Plus tard, on l’associe à la salive, en référence à ces postillons malencontreux qui aspergent le malheureux interlocuteur
Parallèlement, depuis le XIIIe siècle, on disait "tailler bien la parole à quelqu'un" pour dire "parler à quelqu'un avec art » . Il faut prendre ce verbe dans le sens de « sculpter, travailler la parole prononcée ».
Au XVII ème siècle, l’expression « tailler des bavettes » était ironique. « Tailler » perdait sa noblesse pour signifier par antithèse et de manière péjorative « caqueter », « débiter des futilités », « jacasser ».
Au XIXe siècle du pluriel, on passe au singulier (Vidocq utilise tailler une bavette en 1828) et progressivement, le sens péjoratif s'atténue.